RC Pro et cyber-risques : êtes-vous protégé en cas de piratage ?
Un piratage informatique peut coûter très cher. Découvrez si votre assurance RC Pro couvre les cyber-risques et quelles solutions mettre en place pour protéger votre activité.
Les cyberattaques ne concernent plus seulement les grandes entreprises.
En 2026, les freelances, indépendants et TPE sont aussi des cibles privilégiées : ordinateurs mal sécurisés, données clients stockées sans protection suffisante, paiements en ligne vulnérables.
Un piratage peut avoir des conséquences lourdes : perte de données, arrêt d’activité, vol de fonds, litige avec des clients mécontents.
Beaucoup se demandent alors : ma Responsabilité Civile Professionnelle (RC Pro) me couvre-t-elle en cas de cyberattaque ?
La réponse est : pas toujours. Voyons pourquoi.
Les cyber-risques les plus fréquents pour les petites structures
- Vol ou perte de données clients
Un pirate accède à vos fichiers clients et les revend. - Rançongiciel (ransomware)
Votre système est bloqué et l’accès ne sera rétabli qu’en échange d’une rançon. - Fraudes bancaires
Un hameçonnage (phishing) détourne des virements ou usurpe votre identité. - Atteinte à la réputation
Un piratage de site web ou de réseaux sociaux entraîne une diffusion de messages compromettants. - Responsabilité vis-à-vis des tiers
Un virus se propage via vos serveurs et affecte les systèmes de vos clients ou partenaires.
RC Pro et cyber-risques : ce qui est couvert… et ce qui ne l’est pas
La RC Pro classique couvre généralement :
- les dommages immatériels causés à des tiers (ex. : un client subit une perte à cause d’une erreur ou d’une faille dans votre prestation),
- certains litiges liés à la responsabilité contractuelle (ex. : défaut de sécurisation d’un site livré).
Mais elle ne couvre pas :
- vos propres pertes financières liées à une attaque,
- le coût de récupération de vos données,
- la gestion de crise (communication, réputation),
- les rançons ou pertes liées à une fraude.
Exemple concret
Un développeur web réalise un site pour un client. Une faille de sécurité non détectée permet un piratage, et le client subit une perte d’exploitation.
- RC Pro classique : l’assurance peut intervenir car il s’agit d’un dommage immatériel causé à un tiers.
- Mais : les frais propres du développeur (site piraté, perte d’activité, récupération de données) ne sont pas couverts.
Les assurances cyber en complément de la RC Pro
Pour être bien couvert, la plupart des professionnels associent à leur RC Pro une assurance cyber-risques.
Cette garantie spécifique prend en charge :
- la restauration des systèmes et données,
- les frais liés à une cyber-enquête,
- les pertes d’exploitation,
- la gestion de crise et communication,
- parfois même l’indemnisation d’une rançon (selon contrat).
Pourquoi les indépendants doivent se sentir concernés
Beaucoup pensent : “Je suis trop petit pour intéresser les hackers.”
C’est faux. Les pirates ciblent justement les petites structures car elles sont souvent les moins protégées.
💡 En 2025, selon l’ANSSI, plus de 40 % des cyberattaques ont visé des TPE ou indépendants.
Bonnes pratiques de cybersécurité
- Mises à jour régulières des logiciels et systèmes.
- Mots de passe complexes et doubles authentifications.
- Sauvegardes fréquentes des données (cloud sécurisé et support externe).
- Formation minimale des équipes ou collaborateurs aux risques cyber.
- Souscription d’une couverture adaptée (RC Pro + assurance cyber).
Exemple pratique : un cas de rançongiciel
Un cabinet de conseil voit ses fichiers clients bloqués par un ransomware.
- Les clients menacent de porter plainte pour non-protection de leurs données.
- Le cabinet subit une perte d’exploitation d’une semaine.
👉 RC Pro seule : elle pourrait intervenir pour les réclamations clients, mais pas pour la perte d’exploitation du cabinet.
👉 RC Pro + assurance cyber : les frais techniques et pertes d’exploitation sont pris en charge, ainsi que la défense face aux clients.
Le rôle complémentaire de la protection juridique
En cas de cyberlitige, une protection juridique pro est un atout :
- accompagnement pour rédiger une mise en demeure ou contester une réclamation,
- financement des frais d’avocats en cas de procédure,
- aide pour faire respecter le RGPD en cas de plainte auprès de la CNIL.